La couleur Marsala, située entre bordeaux, terracotta et vieux rose, est l’une des teintes les plus élégantes et raffinées. Élue couleur de l’année 2015 par Pantone, elle est en passe de redevenir incontournable dans nos intérieurs. Et pour cause : elle s’accorde à une multitude de palettes qui lui confèrent chic et caractère. Elle se prête à tous les styles déco, du plus minimaliste au plus éclectique. Et elle s’intègre à toutes les pièces de la maison, du salon à la cuisine en passant par la chambre. Cette teinte promet de marquer 2024. Voici comment l’adopter dès aujourd’hui.
Qu’est-ce que la couleur Marsala et pourquoi est-elle incontournable en déco ?
Si l’on s’aventure à débusquer la quintessence chromatique qui fit frissonner les milieux du goût après 2015, il faut s’arrêter – sans hâte mais sans détours – sur Marsala.
Définition chromatique : entre bordeaux, terracotta et vieux rose
Il est difficile de réduire Marsala à une simple définition. Cette nuance se love précisément entre le bordeaux liquoreux, le terracotta patiné et ce vieux rose d’alcôve qui hérisse l’échine des puristes du beige. Non, Marsala n’est pas docile : elle offre une profondeur réconfortante tout en flirtant avec des tonalités terreuses subtilement teintées d’orange.
Caractéristiques majeures de Marsala :
- Chaleur rustique, jamais mièvre, résolument enveloppante
- Profondeur singulière, oscillant entre modernité assumée et réminiscence rétro
- Élégance terreuse, éprise de discrétion et dotée d’un pouvoir caméléon sur les matériaux nobles

Origine Pantone 2015 et références historiques
La nuance Marsala a transcendé les modes dès 2015.
Adoubée par Pantone sous le code 18-1438, Marsala a fait son apparition officielle sur la scène mondiale. Il n’est pas anodin que son nom vienne d’un vin sicilien, autrefois prisé des Anglais fortunés. Marianne Evennou l’a ressuscitée dans ses agencements feutrés tandis que le NY Times évoquait sa force pénétrante dans l’univers de la maison contemporaine. Un consensus international qui, paradoxalement, scandalisa certains critiques (qu’ils me pardonnent : ils n’avaient pas tort tout à fait).
Ambiance chaleureuse et sophistiquée générée par Marsala
Marsala n’a que faire du clinquant ou de la froideur conceptuelle ! Elle impose un climat chaleureux, presque confidentiel – chic mais jamais compassé. Les magazines comme Elle Décoration ou Lonny l’ont compris : un coussin ou un mur Marsala suffit à convoquer une atmosphère feutrée, où chaque objet semble murmurer sa part de nostalgie.
Comment associer la couleur Marsala à d’autres teintes
L’alliance du Marsala avec d’autres nuances demeure un jeu de funambule savant, où la faute de goût guette l’imprudent mais récompense l’audacieux. À rebours des certitudes, il faut oser l’écart—et s’en amuser !
Accords neutres et blancs pour un contraste raffiné
Pourquoi donc persister à noyer Marsala dans une mer de tons fades ? La neutralité, bien comprise, ne signifie pas l’ennui chromatique ! Les créateurs dignes de ce nom—pensons à Little Greene—mordent avec jubilation dans le contraste :
3 idées d’associations neutres :
- Pan de mur en Marsala sur fond de marbre blanc veiné, qui fait ressortir la chaleur du rouge bruni par la préciosité froide du minéral.
- Coussins ou fauteuils Little Greene Marsala jetés sur un canapé en béton ciré gris perle. Le côté brut du béton modernise la palette jusque dans ses échos industriels.
- Rideaux Marsala devant une baie immaculée ou une cimaise crème, pour ciseler la lumière sans verser dans le théâtral outrancier.
Anecdote : Il paraît qu’un architecte milanais s’emporta jadis en découvrant une salle d’attente toute blanche saupoudrée d’accents Marsala ; il n’y vit que « l’esprit suprématiste revisité par le vin ». On n’ose imaginer sa réaction face au mobilier en béton ciré…

Pastels et rosés pour une palette délicate
Le véritable connaisseur sait qu’il n’est rien d’aussi périlleux—ni exquis—qu’un camaïeu pastel contenant du Marsala. Reyhan S.D. évoque « l’anachronisme doux-amer des salons XIXe effleurés par des roses cendrés » tandis que Provident Home Design rappelle que seule la nuance imparfaite évite la mièvrerie kitsch.
Étapes pour réussir un camaïeu pastel :
- Sélectionner trois tons : un rose pâle, un beige rosé, un voile de lavande grisé (jamais saturé !)
- Intégrer le Marsala par touches discrètes (petits meubles, cadres, vase)
- Ajouter maximum un textile fleuri délavé pour éviter l’asphyxie visuelle
- Utiliser une lumière naturelle filtrée afin que les tons dialoguent sans s’entre-tuer
Il faut bien l’avouer, l’élégance naît souvent d’une teinte imparfaite.
Contrastes audacieux : bleus, verts anis et gris turquoise
Certains crient au sacrilège : ils ont tort ou manquent d’imagination… Claesson Koivisto Rune Architects prouve qu’un pan turquoise vif sublime l’épaisseur du Marsala. Voici ce que révèle l’expérimentation :
Teinte associée | Effet visuel | Exemple projet |
---|---|---|
Bleu paon | Intimité profonde | Salon contemporain CKR Stockholm |
Vert anis | Énergie graphique inattendue | Cuisine pop-up Tokyo |
Gris turquoise | Fraîcheur sophistiquée | Suite hôtelière Oslo |
Bleu pâle | Calme feutré | Bibliothèque privée Berlin |
La monotonie ? Un crime contre l’esprit intérieur !
Textures et matériaux : cuivre, marbre et béton ciré
Enfin, tranchons net : qui associe Marsala uniquement à des textiles rate la cible. L’éclat du cuivre donne au rouge sicilien sa verticalité contemporaine ; le marbre blanc désamorce tout effet bourgeois vintage ; quant au béton ciré—ce matériau jadis réservé aux garages !—il injecte une modernité intransigeante.
Mon avis sans détour sur ces textures ? La vraie suprématie décorative naît précisément du mélange : marbre éclatant + cuivre patiné + Marsala = triomphe assuré sur tous les diktats saisonniers. Mais gardez-vous bien des imitations plastiques ou fausses patines : là réside le naufrage certain.
Intégrer le Marsala pièce par pièce
Le Marsala n’est pas de ces teintes qui se contentent d’une apparition timorée. Il investit chaque recoin avec une discrétion hautaine, façonnant l’atmosphère selon des codes dont lui seul possède la clé. Voici comment transcender chaque espace sans sombrer dans la facilité décorative.
Salon intimiste : murs, canapés et coussins
À l’heure où tant d’intérieurs abdiquent toute personnalité devant l’uniformité, laisser Marsala s’exprimer sur un pan de mur ou via un canapé profond relève d’un acte quasi subversif. Les studios Element S osent le monochrome mur-ciel, jouant sur la densité chromatique pour envelopper le visiteur dans une chaleur quasi-dramatique. Hearth Studio, quant à eux, prônent l’usage du Marsala sur des canapés généreux flanqués de coussins à motifs contrariants—mélange d’artisanat textile et de chic désinvolte. Résultat ? Un salon qui refuse toute mièvrerie contemporaine.
Chambre élégante : linge de lit et tête de lit
Quiconque pense que le Marsala est trop pesant pour l’espace nocturne n’a manifestement rien compris au génie textile du moment ! Dinell Johansson a démontré combien une tête de lit capitonnée, revêtue de velours ou de lin dans cette teinte ambiguë, instaure une majesté feutrée. Sur Pinterest, les observateurs les plus perspicaces repèrent le mariage audacieux entre taies en lin lavé et dessus-de-lit en velours Marsala. On notera ce détail : c’est la légère incohérence des nuances—un drap blush ici, un coussin bruni là—qui confère profondeur et sophistication (⭐⭐⭐⭐☆).

Cuisine contemporaine : crédence, vaisselle et accessoires
Pourquoi persister à cantonner la cuisine aux camaïeux criards ? La crédence Marsala—qu’elle soit vinyle technique ou carrelage artisanal—suscite une surprise visuelle rare chez le convive blasé. Sur la vaisselle, l’émail bordeaux patiné atténue la froideur fonctionnelle de l’espace culinaire, tout en résistant dignement à l’épreuve du temps (oui, même les micro-rayures y gagnent en noblesse).
Salle de bains bohème : carreaux, textiles et luminaires
Invoquer une aura bohème n’est pas prétexte à accumuler babioles poussiéreuses ! Les véritables initiés optent pour des carreaux hand-painted, où le Marsala s’éprend volontiers d’accents ivoire ou vert-de-gris. N’oublions pas
suspensions en fibres naturelles et paniers tressés – pas l’énième panier Ikéa mais bien des vanneries chinées pour leur défaut structurel subtil. Résultat : une salle d’eau singulière, décorative sans ostentation.
Checklist express pour réussir sa salle de bains Marsala :
- Carrelage artisanal esprit méditerranéen (éviter la fausse patine industrielle)
- Textiles: tapis ethniques ou serviettes brodées en fil brut
- Luminaires : opter pour des suspensions en raphia défraîchi ou bambou irrégulier
- Vanneries anciennes (vraiment anciennes !) pour ranger cosmétiques ou linge roulé
Matériaux, accessoires et DIY pour sublimer le Marsala
On se plaît à remarquer que, dans une époque saturée de clinquant industriel, la discrète exubérance du Marsala s’exprime avec un raffinement rare dans l’artisanat textile et l’objet unique. Il serait donc presque inconvenant de ne pas scander haut et fort : osez la matière, fuyez le prêt-à-jeter !
Textiles et coussins : jouer sur la profondeur
Créer un coussin couleur Marsala d’aspect luxueux n’est pas réservé aux couturières désœuvrées ou nostalgiques. Le vrai chic consiste à détourner les procédés classiques pour en extraire une patine personnelle. Voici trois techniques singulières :
- Teinture naturelle au garance et bois de campêche : pour obtenir un rouge bruni saturé, plongez une toile de lin dans un bain double (le secret des ateliers du XVIIIe siècle).
- Broderie minimaliste en fil doré : ornez le centre du coussin d’un motif géométrique réduit à l’extrême – triangle, pointillé éparse – pour casser la monotonie.
- Mix matières : assemblez fausse fourrure Marsala (pour l’assise) et velours lavé (pour le revers), puis cousez à la main un passepoil cuivre irrégulier. Jamais droit, surtout !
Anecdote : Un célèbre décorateur suédois refusait obstinément tout coussin parfaitement symétrique. Cherchez donc l’imperfection volontaire.
Céramiques, poteries et objets en terre cuite
Opposons sans vergogne l’objet unique à la fadeur industrielle. Certains créateurs s’emparent du Marsala comme d’un manifeste stylistique :
Nom objet | Artiste/Atelier | Prix approximatif |
---|---|---|
Grand Bol Granito Marsala | Chabi Chic Maroc | 32 € |
Vase asymétrique | L’Atelier Céramique Sud | 55 € |
Pichet patiné | Maison Marah | 40 € |
Pour découvrir d’autres pièces rouges et objets déco atypiques, consultez notre sélection Objets rouges déco : tendances 2024.

Peintures, finitions et effets patinés
Réaliser un effet patiné qui ne vire pas au pastiche est une science exacte… ou presque. Trois « recettes » éprouvées :
1. Patine glacis mêlé : mélangez peinture acrylique Marsala + blanc cassé + quelques gouttes d’essence de térébenthine ; appliquez par mouvements circulaires irréguliers.
2. Effet chaux vieilli façon Domaine Home : travaillez par couches ultra fines avec pauses prolongées entre applications (l’attente est votre amie).
3. Finition Little Greene « distressed » : après séchage, frottez ici ou là avec une pierre ponce fine pour révéler des zones mates inattendues.
Mon avis expert sur la patine réussie
La plupart échouent parce qu’ils cherchent la perfection… Or le vrai panache décoratif survient dans l’accident bienvenu ! Refusez les effets trop réguliers et privilégiez toujours un résultat ambigu – ni vraiment neuf, ni franchement usé. Les murs trop « propres » offensent mon œil averti.
Accessoires déco & lien interne vers “Objets rouges déco : tendances 2024”
Les accessoires rouges ou Marsala méritent d’aller au-delà des vases classiques ou des bougies ordinaires. Osez les pièces marquantes : une lampe céramique bordeaux criblée d’imperfections, une sculpture en résine veinée façon terra rossa ou encore un miroir cerclé de métal oxydé rouge sombre feront date dans votre intérieur.
Pour prolonger cette audace chromatique : plongez tête baissée dans notre sélection pointue Objets rouges déco : tendances 2024.
Oser le Marsala pour un intérieur inoubliable
Permettez-moi d’énoncer sans ambages : c’est dans la transgression maîtrisée que réside toute la grandeur décorative. Le Marsala, refusant l’insipidité des palettes sages, s’impose en nuance transcendante, insaisissable et terriblement actuelle — car l’audace n’est jamais hors de saison. Les plus élégants savent, par une teinte imparfaite, donner à leurs pièces cet air d’inachevé qui fait chavirer les cœurs blasés et épate les invités distraits. À rebours des pâles copies scandinaves ou du chromatisme digital aseptisé, osez donc ! Car un intérieur mémorable est moins affaire de conformité que d’affront.

Adoptez le Marsala : une nuance qui transcende, une teinte imparfaite assumée et une audace inoubliable.
Checklist : 3 points clés pour réussir votre décor Marsala
- Travailler la nuance : Préférez une teinte Marsala ambiguë et profonde plutôt qu’un rouge caricatural ou figé.
- Assumer l’imperfection : Mélangez matières, patines et objets imparfaits pour éviter le rendu showroom.
- Prendre parti pour l’audace : Mariez-le à des contrastes francs (bleu paon, cuivre, béton) afin de signer un espace vraiment singulier.