Un loft à Londres. Une maison à Paris. Deux familles. Deux intérieurs. Deux styles décoratifs. Un point commun : tous deux sont l’œuvre d’un même architecte. Découvrons-les ensemble.
Londres, quartier de Notting Hill. Derrière une façade typique du quartier, ce loft lumineux d’une famille de 4 personnes (bientôt 5) s’étend sur 4 niveaux et 300 m2.
Paris, quartier de la Nouvelle Athènes. Cette maison de ville de 200 m2 accueille une famille recomposée de 6 personnes dans un décor qui rend hommage à l’architecture du bâtiment.
Deux intérieurs aux inspirations décoratives diamétralement opposées, et pourtant signés du même architecte : le talentueux Hugo Toro.
Côté Londres, un style contemporain et minimaliste, qui laisse la lumière inonder les pièces de vie grâce à de larges ouvertures, des teintes claires et des matériaux texturés.
Côté Paris, un hommage appuyé au style Art Déco, qui s’exprime par les moulures, le mobilier et les objets de décoration. Le tout, en ayant pris soin de restaurer les éléments anciens qui pouvaient l’être.
Deux intérieurs qui illustrent à merveille la capacité de l’architecte à s’approprier les codes pour mieux les réinventer.
Et surtout : deux sources d’inspiration pour quiconque s’apprête à rénover son intérieur.
On vous en dit plus dans notre article — lien dans la bio
(Crédits photos : François Guillemin pour Milk Decoration)
L'ADN Architectural : Entre Patrimoine Victorien et Modernité Discrète
On n’entre pas dans une maison londonienne, on la subit – ou plutôt, on s’y abandonne avec un soupçon d’ironie. À rebours des apparences, l’architecture domestique à Londres n’est jamais ce qu’elle paraît être : entre géométrie implacable et extravagances feutrées, elle cultive l’art du contraste savamment calculé.
Les maisons géorgiennes, construites entre la fin du XVIIIᵉ et le début du XIXᵉ siècle, affichent sans scrupule leurs façades de briques — rouge ou jaune d’ailleurs, selon l’humeur du quartier. Les volumes sont cubiques, les lignes austères, les proportions ennuyeusement parfaites. Fenêtres à petits carreaux sagement alignées, portiques timides surmontés de frontons aussi discrets qu’un soupir dans une bibliothèque victorienne. Il faut bien l’avouer : ce classicisme apparent n’est souvent que le masque d’une mélancolie architecturale sous-jacente.
Vient alors le style victorien qui, loin de se contenter d’imiter ses aînés, multiplie les excès raffinés : bow-windows engageants (qu’on dirait pensés pour épier le voisinage), ornementations gothiques, balcons en fer forgé filigrané comme autant de bijoux urbains et toits en ardoise souvent cabossés par le temps (et les bombes de la Seconde Guerre mondiale). Peut-être est-ce là que réside le véritable Londres : dans cette capacité à ne jamais effacer la cicatrice mais à la transformer en arabesque esthétique.
La guerre a laissé ses marques – fissures infimes ou immeubles brutalistes venus bousculer l’ordre établi. La modernité s’immisce sans égards : extensions vitrées greffées sur des maisons séculaires, escaliers flottants dialogueant avec des moulures dédaigneuses.
Il faut bien l’avouer, le charme d’une demeure londonienne tient souvent à une dissonance calculée, un murmure du passé dans le fracas du présent.
Ici l’ancien flirte outrageusement avec le contemporain. Et si le caractère londonien était avant tout cette imperfection élevée au rang d’élégance ?

Le Charme Paradoxal des Espaces : Petits Trésors et Grandes Ambitions
La légende voudrait que toute maison londonienne s’apparente à une boîte d’allumettes vaguement sophistiquée. Pourtant, il faut bien l’avouer, la véritable audace s’y niche dans le moindre recoin, là où la pénurie d’espace joue le rôle d’un tyran inspirant. Les architectes, à Londres, excellent dans l’art de dompter l’exiguïté : chaque centimètre carré, loin de n’être qu’une contrainte, devient parfois un manifeste esthétique.
On observe une prolifération de meubles sur mesure, souvent commandés à des artisans plus proches du tailleur haute couture que du menuisier ordinaire. Bibliothèques sinueuses épousant les angles improbables, banquettes encastrées dissimulant tiroirs secrets (la coquetterie n’est jamais loin), ou encore marches d’escalier transformées en armoires clandestines – tout respire une ingéniosité dont le dessein est toujours un brin théâtral. Les designers rivalisent d’inventivité pour créer l’illusion de volumes multipliés grâce à des jeux de perspective, miroirs savamment positionnés ou verrières qui dérobent la frontière entre intérieur et jardin.
Mais peut-être est-ce là la véritable exubérance londonienne : celle qui ne s’affiche pas frontalement mais se laisse deviner à travers des détails décadents — tissus somptueux injectés dans un décor minimaliste ou luminaires d’auteur suspendus au-dessus d’une table monacale. La lumière naturelle, rare denrée britannique, se capte par tous les moyens : lanterneaux discrets ou grandes fenêtres abolissant la grisaille urbaine. On convoque aussi l’éclairage artificiel en strates subtiles – spots encastrés jouant la partition d’un clair-obscur presque pictural.
À rebours des apparences, la petite taille aiguise ici le flair décoratif : c’est dans les espaces contraints que s’épanouit l’exubérance cachée, cette opulence discrète qui fait tout le sel des intérieurs londoniens raffinés.
Anecdote rare : on raconte qu’une illustre maison étroite de Shepherd’s Bush abrite un salon si ingénieusement conçu qu’il paraît s’étendre au-delà de ses murs, grâce à une simple combinaison de boiseries claires et d’étagères flottantes. L’éloge du manque comme moteur de grandeur ? Peut-être est-ce là le vrai secret du chic londonien.

Au-delà des Façades : La Vie Intérieure des Dwellings Londoniens
L’idée d’une élégance figée dans les intérieurs londoniens a la vie dure – une fable pour touristes en mal de stéréotypes. Il faut bien l’avouer, la véritable substance d’une demeure londonienne ne repose jamais sur une harmonie docile, mais bien plutôt sur ce que j’appellerais une cacophonie maîtrisée, savamment orchestrée par ses habitants eux-mêmes. Loin de la perfection laborieuse dictée par les magazines de décoration, chaque pièce semble ici le théâtre d’une improvisation raffinée.
Dans ces refuges urbains, les objets personnels tiennent lieu de manifeste: portraits anciens voisinent avec affiches pop art, vaisselle dépareillée s’exhibe sur des étagères branlantes, et un vieux fauteuil club usé dispute la vedette à un tapis persan élimé. Il ne s’agit pas seulement d’accumuler les souvenirs ; c’est l’acte même de choisir le désordre chic contre l’ordre compassé qui révèle la personnalité des lieux. À Londres, il n’est pas rare de croiser une collection de pierres semi-précieuses héritées (ou achetées sur Portobello), trônant sans vergogne à côté d’une sculpture contemporaine signée mais ignorée du grand public.
Peut-être est-ce là ce qui distingue l’authenticité véritable – toujours imparfaite – du simple conformisme décoratif : une volonté farouche de se raconter soi-même entre quatre murs, quitte à froisser la bienséance du bon goût international. Ainsi, chaque dwelling londonien compose sa propre énigme visuelle, oscillant entre reliques précieuses et impertinences assumées.
Anecdote édifiante : lors d’une visite impromptue chez un antiquaire excentrique à Islington, j’ai découvert un salon métamorphosé en cabinet de curiosités sauvage – taxidermie victorienne côtoyant dessins d’enfant encadrés et trophées sportifs oubliés. Qui oserait parler ici d’élégance préfabriquée ?

L'Éloge de la Restauration : Préserver les Moulures et les Briques d'Antan
Il faut bien l’avouer, la manie contemporaine du "neuf" laisse souvent dubitatif dès lors qu’il s’agit de toucher à une maison victorienne ou géorgienne londonienne. À rebours des apparences, le vrai luxe ici n’est pas de remplacer mais de préserver, voire d’exhumer ce que d’autres auraient condamné à la poussière : moulures délicates, rosaces alambiquées, cheminées en marbre de Carrare gracieusement érodées par le temps, parquets anciens craquant sous le pas feutré d’un flâneur averti.
Le travail du restaurateur londonien relève presque de l’orfèvrerie. Oubliez le recours aux matériaux synthétiques—ici, tout est affaire d’artisanat pointilleux : la réfection d’une façade en briques nécessite une patine savamment reconstituée (car chaque quartier possède sa nuance propre, subtilité que le profane ne saurait soupçonner). Les encadrements de fenêtres sont rabotés à la main ; les moulures en staff réparées dans un respect quasi liturgique des modénatures originales. La restauration ne tolère aucun raccourci : chaque détail compte, et c’est précisément cette mosaïque d’imperfections qui forge l’authenticité du lieu.
Détail qui a son importance : lors de la rénovation d’une vénérable demeure à Hampstead, un artisan zélé a retrouvé derrière un lambris prétentieux un motif de rosace disparu depuis plus d’un siècle. Plutôt que de le masquer, il l’a intégré à la composition murale actuelle – entorse sublime au diktat du "tout restauré comme neuf".
Éléments architecturaux incontournables à préserver lors d’une rénovation londonienne :
- Moulures et corniches en plâtre
- Rosaces centrales ornant les plafonds
- Cheminées en marbre (souvent blanches ou noir veiné)
- Parquets anciens (pin, chêne ou orme)
- Façades en briques patinées (rouge profond, jaune paille)
- Encadrements de fenêtres en bois massif

L'Extension Intelligente : Gagner de l'Espace Sans Trahir l'Esprit Originel
À Londres, il faut bien l’avouer, la manie de "pousser les murs" flirte dangereusement avec le sacrilège architectural. Pourtant, loin des pastiches fades, la tendance contemporaine consiste à greffer des extensions audacieuses sur des bâtisses victoriennes ou édouardiennes — mais sans jamais sombrer dans la caricature. Ici, le surajout n’est jamais un caprice, il relève d’une stratégie quasi diplomatique : créer de l’espace tout en perpétuant l’esprit originel du lieu.
La recette ? Un contraste assumé, flirtant avec l’irrévérence polie. On voit fleurir des verrières minimalistes, véritables boîtes de lumière enchâssées dans le tissu ancien ; des volumes cubiques ou des panneaux de béton pigmenté qui se détachent résolument de la brique patinée. Les architectes raffinés cultivent cette dissonance subtile : la nouvelle extension s’affiche contemporaine et cependant portée par une gestuelle respectueuse — ligne sobre, matériaux nobles (brique sombre, bois torréfié façon Shou Sugi Ban), et surtout une quête obsédante de la continuité visuelle.
C’est là tout le paradoxe : ces ajouts ostensiblement modernes servent avant tout à magnifier les qualités du bâti ancien. La lumière naturelle devient alors la vraie vedette : baies vitrées pleine hauteur, puits zénithaux créent des perspectives insoupçonnées et relient intérieur et jardin urbain. La fonctionnalité s’en trouve métamorphosée sans pour autant céder à l’uniformité banale du catalogue international.
Anecdote révélatrice : à Southwark récemment, une maison géorgienne a vu pousser à son arrière une extension noire carbone — outrage manifeste au classicisme ambiant — pourtant saluée pour sa capacité à magnifier les vieilles briques jaunes d’origine.

Le Mix and Match : Quand le Rétro Rencontre le Contemporain
Il faut bien l’avouer, la manie mondialisée du « total look » me laisse aussi froid qu’un matin brumeux sur Hampstead Heath. À rebours des apparences, c’est l’assemblage éclectique qui règne dans les salons londoniens exigeants – nul snobisme pour l’harmonie compassée, mais un dialogue des styles revendiqué, presque insolent.
Dans le design londonien, l’audace n’est pas négociable. On y croise sans ciller une chaise Eames caressant du dossier un buffet art déco déniché chez un brocanteur de Brixton ; à quelques pas, une lampe années 1970 trône sur une commode victorienne lacunaire. Le mobilier contemporain se greffe avec désinvolture sur des tapis orientaux élimés, tandis qu’une œuvre pop art s’accroche vertigineusement au-dessus d’une cheminée néoclassique. Peut-être est-ce là le véritable secret de l’élégance londonienne : oser faire dialoguer les époques et les influences pour mieux désarçonner le regard docile.
« Le secret d'un intérieur londonien réussi réside dans l'audace d'un assemblage, où une pièce design côtoie avec panache un fauteuil patiné par le temps. »
Anecdote édifiante : lors d’une réception peuplée de critiques acerbes dans une maison de Primrose Hill, j’ai vu un vase Ming servir de refuge aux crayons de couleur d’un enfant – inutile de préciser que ce choc des usages n’a laissé personne indemne.

Le Mobilier : Entre Pièces Iconiques et Trésors Chinés
Que celui qui pense que le mobilier londonien se résume à un alignement compassé de canapés gris et de tables basses « design » retourne illico feuilleter un catalogue suédois. Il faut bien l’avouer, dans la capitale anglaise, le choix du mobilier relève d’un numéro d’équilibriste érudit – à mi-chemin entre cabinet de curiosités et exposition muséale, mais sans la froideur institutionnelle.
Le fauteuil Eames (absolue coqueluche des salons de Notting Hill), trône souvent non loin d’une table basse art déco patinée, récupérée au détour d’une virée sur Portobello Road. Les luminaires, à commencer par l’incontournable lampe Arco, aiment s’immiscer dans ce dialogue silencieux avec des banquettes Midcentury ou des meubles sur mesure issus d’ateliers confidentiels du quartier de Shoreditch. SCP, Heal’s ou Fandango figurent parmi ces enseignes pointues où l’on croise plus d’objets désirables que dans une vente aux enchères chez Sotheby’s.
Mais c’est dans les marchés aux puces que s’opère la vraie chasse au trésor : un guéridon années 50 croisé chez un brocanteur, une bibliothèque scandinave fatiguée glanée chez Antiques of London, ou encore une chaise Tulip esseulée mais irrésistible. À rebours des apparences, cette juxtaposition n’a rien du hasard : chaque pièce, comme un vêtement choisi pour sa coupe rare ou son histoire cousue main, s’intègre avec malice pour composer une scène vivante et imprévisible.
Types de mobilier et inspirations récurrents :
- Pièces design iconiques : fauteuil Eames, lampe Arco, chaise Tulip
- Mobilier vintage : tables basses et commodes années 50-70 (Fandango, Heal’s)
- Trouvailles de marchés aux puces : Portobello Road, Antiques of London
- Mobilier sur mesure provenant d’ateliers londoniens (Shoreditch, Marylebone)
- Œuvres d’art et objets décoratifs hétéroclites
Peut-être est-ce là la vraie sophistication : oser la cohérence dans l’hétéroclite assumé…

L'Îlot Central et la Cuisine : Le Cœur Battant de la Maison
Il faut bien l’avouer : autrefois reléguée au rang d’arrière-cuisine utilitaire, la cuisine londonienne s’est muée en théâtre des socialités contemporaines. À rebours des apparences, elle opère sa mue sans jamais sombrer dans le faux-semblant du showroom aseptisé : l’îlot central y joue le rôle de pivot domestique, autant scène de convivialité que manifeste esthétique. Plus qu’un meuble, c’est un point d’ancrage — et, disons-le sans détours, le seul espace où voisins, enfants turbulents et collectionneurs de vaisselle dépareillée consentent à coexister.
Désormais, l’îlot central s’impose par ses matériaux nobles (marbre blanc veiné, granit poli, bois massif) et ses jeux de volumes tantôt monastiques tantôt sculpturaux. Les formes minimalistes – à la rigueur presque japonaise – côtoient des îlots plus expressifs, intégrant banquettes sur mesure ou plans snack extensibles. Peut-être est-ce là l’expression ultime du paradoxe londonien : fonctionnalité masquant une exubérance latente.
Dans nombre de demeures affûtées du West London, l’îlot fait oublier les cloisons pour devenir table d’hôtes improvisée ou atelier culinaire foisonnant. Rien n’est laissé au hasard ; l’exigence va jusqu’au choix du plan de travail en marbre ou en granit, où chaque veinure raconte une histoire mieux qu’un roman victorien. Les rangements raffinés y côtoient rangées d’épices et accessoires ostentatoires – preuve irréfutable que le beau ne saurait être dissocié de l’utile.

Tableau comparatif des matériaux pour îlots de cuisine
Matériau | Esthétique | Durabilité | Entretien |
---|---|---|---|
Marbre | Luxueux, veines uniques | Sensible aux taches/acides | Nettoyage délicat |
Quartz | Uniforme/contemporain | Très résistant | Facile à entretenir |
Bois massif | Chaleureux/authentique | Marque facilement | Huilage/rénovation périodique |
Granit | Naturel/élégant | Excellente résistance | Nettoyage régulier |
Peut-être est-ce là : l’ultime élégance londonienne — élever la cuisine à la hauteur d’un salon de conversation sophistiqué.
Peter Mikic et Caroline Sciamma : L'Alliance de la Mode et de l'Architecture
Il faut bien l’avouer, rares sont les duos qui manient l’architecture d’intérieur comme une collection haute couture. À rebours des apparences, Peter Mikic – australien exilé, œil implacable – et Caroline Sciamma – incarnation d’un chic parisien émigré à Londres – transforment chaque projet en défilé scénographique où le raffinement flirte sans pudeur avec l’audace formelle.
Leur collaboration sur une demeure spectaculaire dans l’ouest londonien illustre cette alchimie : matériaux somptueux, palettes inattendues, jeux de textures dignes d’une robe du soir taillée sur mesure. Chaque pièce se lit comme un vestiaire : rideaux couture tombant avec la nonchalance étudiée d’un drapé Lanvin, mobilier façonné tel un bijou rare par des artisans confidentiels, camaïeux orchestrés à la manière d’une palette de maquilleur avant le bal. Peut-être est-ce là leur marque suprême : savoir insuffler à l’espace domestique ce frisson couturier que tant d’intérieurs « précieux » ne font qu’imiter.

Studio 30 Architects et le Respect du Patrimoine Typique
Il faut bien l’avouer, rares sont les cabinets capables de dialoguer avec les pierres ancestrales de Londres sans sombrer dans la redite muséale ou l’effet pastiche. Studio 30 Architects s’impose comme une référence quasi clandestine pour qui chérit la subtilité – leur credo : restaurer sans dompter, prolonger sans trahir. Dans leurs interventions sur des maisons victoriennes ou géorgiennes, la marque de fabrique reste l’intégration délicate de matériaux récupérés (briques patinées, moulures d’époque) à des extensions contemporaines, discrètes, presque effacées.
Loin des rénovations tapageuses, Studio 30 excelle dans la gestion des contraintes patrimoniales si typiques des quartiers classés : chaque projet témoigne d’une volonté de préserver la continuité visuelle et l'esprit du lieu tout en y glissant des solutions fonctionnelles inédites (verrières minimalistes, espaces ouverts subtilement connectés au jardin). La modernité ici n’est jamais un affront mais une révérence faite à l’histoire vivante des demeures londoniennes. Peut-être est-ce là, justement, que réside le véritable respect : savoir s’effacer pour mieux révéler.

Stuart Archer : Quand la Couleur Devient le Fil Conducteur
Il faut bien l’avouer, dans l’univers compassé des intérieurs londoniens, l’usage effronté de la couleur tient lieu de manifeste. À rebours des apparences, Stuart Archer s’affranchit du dictat du minimalisme pâle et signe des espaces où la couleur devient narration — un procédé rare, presque subversif sous les cieux britanniques.
Loin des murs blanchis à la chaux et des teintes convenues, Archer ose les bleus profonds, les verts sylvestres, les jaunes curry tranchants… Il compose ses décors comme un fauviste moderne, chaque pièce devenant prétexte à une vibration chromatique distinctive. Ce n’est jamais criard ni gratuit : la palette soigneusement pensée module la lumière naturelle et injecte une dynamique presque picturale aux volumes. Peut-être est-ce là toute sa force : faire de la couleur une signature émotionnelle sans sombrer dans le pastiche tapageur.
Ainsi, ses projets démontrent que l’audace n’exclut ni la subtilité ni l’harmonie. La couleur y est vecteur d’émotion mais aussi d’affirmation intérieure ; elle insuffle une dimension narrative là où le blanc clinique ne raconte rien. Qui osera encore prétendre que personnalité rime avec neutralité ? Peut-être est-ce là une invitation à voir nos propres maisons comme autant de toiles en devenir…

L'Élégance Londonienne : Une Quête d'Authenticité au Charme Durable
Il faut bien l’avouer : ceux qui cherchent dans la déco londonienne un mode d’emploi infaillible risquent de tomber de haut. À rebours des apparences, c’est moins la chasse effrénée aux tendances que la capacité à conjuguer les paradoxes et à assumer les accrocs du temps qui forgent le style. Peut-être est-ce là, la leçon ultime : l’élégance londonienne ne s’imite pas, elle s’incarne – dans le choix soigneusement nonchalant d’un fauteuil club éraflé ou d’un mur qui porte encore la mémoire de ses anciennes teintes.
L’authenticité véritable ? Elle s’invente chaque jour, dans l’imperfection apprivoisée et les détails personnels glanés au fil des vies.
Checklist pour adopter l’élégance londonienne :
- Respecter sans bigoterie le patrimoine architectural (moulures, briques, rosaces…)
- Oser le mix and match entre styles, époques et usages inattendus
- Privilégier les matériaux nobles et textures patinées (évitez la perfection toute neuve !)
- Intégrer sans complexes vos objets personnels, souvenirs et trouvailles invraisemblables
- Accepter enfin l’imperfection savamment orchestrée, ce grain de folie discrète où tout commence

Un dernier conseil — ironique mais sincère : fuyez le pastiche comme la peste. La vraie élégance n’est pas dans la reproduction servile mais dans une appropriation malicieuse, où l’histoire côtoie la fantaisie et où chaque intérieur raconte une aventure singulière. Le style londonien n’attend que votre propre clin d’œil…