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Déco moche : tout comprendre sur cette tendance déco surprenante

Les concepteurs de l’EPFL ont imaginé un drone quadrimoteur dont les hélices se replient pour se transformer en voiture télécommandée. Une innovation qui pourrait s’avérer très utile dans certaines situations de recherche et secours.

10 min
Déco & Intérieurs
31 May 2025 à 20h46

Les drones peuvent être des outils extrêmement utiles dans des situations d’urgence. Mais il leur manque une capacité essentielle : celle de se déplacer au sol. Pour remédier à ce problème, des chercheurs de l’EPFL ont mis au point un prototype hybride, capable de se transformer en véhicule roulant. Une innovation qui pourrait s’avérer très utile dans le cadre de missions de recherche et secours.

Déco moche : définition et origine

Définition formelle du concept

Il faut bien l’avouer, la « déco moche » n’existe qu’à l’ombre portée de son contraire idéalisé. Ce terme, si l’on ose encore le qualifier d’artistique, désigne la conjugaison suspecte de couleurs avortées, de matériaux sans noblesse et d’objets qui semblent se défier mutuellement dans un carnaval sans règle ni hiérarchie. Cette esthétique du refus s’inscrit dans le sillage du DECOllectif, un cercle d’esprits libres qui saborde les certitudes chromatiques.

« La déco moche, c’est peut-être la seule pureté contemporaine : celle qui ne veut ressembler à rien, sinon à sa propre disgrâce orchestrée », raille Gaspard Meffre-Dulac, critique fictif.

Genèse du terme dans la presse déco

À rebours des apparences — et contrairement à ce que supputeraient les nostalgiques du bon goût — le vocable « déco moche » fut propulsé sur le devant de la scène non par une élite désœuvrée mais par quelques iconoclastes numériques :
- 2016 : Le blog "A part ça" ose juxtaposer le terme au kitsch assumé, ouvrant ainsi la brèche.
- 2018 : Sur Instagram, Laure (@turbulencesdeco) exhibe fièrement une lampe en rotin difforme sous le hashtag #decochemoche.
- 2021 : Véronique signe un manifeste dans Turbulences Déco revendiquant « l’autodérision décorative » comme mode de vie.

Distinction entre moche et anti-design

On confond trop souvent la laideur banale — fruit de l’indifférence ou de l’absence notoire de discernement — avec l’anti-design, posture conceptuelle qui fait souffler un vent de contestation sur les canons établis. Là où Le Corbusier voulait réconcilier beauté et fonction (quitte à ennuyer tout Paris), les Ponce Pilate de la déco lavent leurs mains devant leur propre chaos visuel… Peut-être est-ce là le véritable scandale esthétique ?

  • Laideur accidentelle : Addition de fautes involontaires (ignorance décomplexée)
  • Provocation esthétique : Choix assumés pour questionner la norme (ironie subtile)
  • Anti-design revendiqué : Construction intellectuelle anti-utilitariste (réflexion poussée, crédible)

Salon excentrique mêlant meubles kitsch des années 70, objets dépareillés et couleurs criardes dans un style intentionnellement moche.

Comment repérer une déco moche ? Critères et symptômes

Incohérence des styles et mélange hasardeux

Il faut bien l’avouer, le mélange de styles, lorsqu'il sombre dans la confusion, engendre des intérieurs où la « luxueuse ratée » tutoie sans vergogne le « gadget cheap ». Chez Bérénice Big — que l’on ne remerciera jamais assez pour sa lucidité — le choc du velours empire sur canapé Ikéa côtoie l’horreur plastique d’une lampe ananas fluo. Ce chaos n’a rien d’avant-gardiste : il signe une absence totale de regard, une négligence qui transforme le temple domestique en laboratoire de mauvais goût. Selon Cocon Décoration, oser l’éclectisme n’est pas accumuler les pièces à la va-comme-je-te-pousse mais savoir composer la dissonance.

Critère Pièce kitsch Anti-design intentionnel
Palette Arc-en-ciel mal digéré Contrastes tranchés
Mobilier Faux dorures/Plastique Bois brut/Objets détournés
Accessoires Babiole sans lien Provocations ironiques
Ambiance Nostalgie bon marché Révolte calculée

Surcharge visuelle et absence d’équilibre

À force de vouloir tout exhiber, certains salons atteignent ce point de saturation où même un daltonien serait pris de vertige. Visiondeco — jamais avare d’exemples absurdes — se pâme devant ces pièces recouvertes de tapisseries psychédéliques, coussins animaliers et bibelots hurlant à la lune. Vie Nomade narre quant à elle une anecdote saisissante : un appartement parisien où chaque mur renvoyait son reflet bariolé dans une forêt de miroirs dorés… Preuve ultime que trop de tout n’égale pas l’abondance mais le chaos. Peut-être est-ce là l’unique conseil valable : oser supprimer plutôt qu’ajouter, quitte à froisser les collectionneurs compulsifs.

Salon saturé d’objets disparates : canapés bariolés, murs surchargés de posters vintage, coussins à motifs multiples et bibelots sans hiérarchie visuelle.

Manque de personnalité et mobilier standardisé

Tout intérieur moche est d’abord un échec de discernement. Les victimes du minimalisme badgesable — Gaëlle, Julie ou Clémence pour ne citer qu’elles — errent dans des pièces blafardes où règnent tables suédoises impersonnelles et lampadaires anonymes. La personnalité s’y dissout dans le beige pantone RAL-9001 et la chaise moulée vue mille fois sur Pinterest. La neutralité n’est pas toujours synonyme d’élégance mais peut trahir une paresse du goût.

À surveiller – 5 signes infaillibles d’un mobilier sans âme :
- Canapé sectionnel vendu par lot (sans caractère)
- Table basse générique déclinée en trois tailles chez chaque enseigne mass-market
- Chaises identiques alignées comme à la cantine (aucune surprise)
- Lampadaire tubulaire passe-partout (oubliable au possible)
- Absence totale d'objet marquant ou singulier (indifférence décorative)

Exemples emblématiques de déco moche

Le kitsch assumé : du rococo mal tempéré

Il faut bien l’avouer, le rococo contemporain atteint des sommets d’incongruité lorsqu’il est malmené par des mains sans vergogne. Les salons, infestés de moulures dorées qui n’ont de noblesse que celle d’un bibelot de solderie, exhibent leurs canapés énormes comme des reliques d’un Versailles sous acide. Rideaux rouges lippus, miroirs hypertrophiés, dorures qui semblent avoir été posées par un orfèvre myope : on nage dans une opulence où le ridicule confine au manifeste. Peut-être est-ce là la prouesse suprême du kitsch : transformer chaque fauteuil en trône de pacotille et chaque console en autel dédié à la cacophonie visuelle. À rebours des apparences, cette caricature se revendique parfois comme avant-garde alors qu’elle n’est que pastiche.

Salon rococo outrancier avec moulures dorées, meubles massifs, tentures rouges criardes et miroir surdimensionné.

Le minimalisme raté : vide et désinvolture

Le minimalisme n’est pas toujours synonyme de raffinement ou d’esprit zen. Que penser de ces intérieurs filmés par Laure Einfalt pour "S’organiser c’est facile", où la vacuité règne en tyran ? Pas un livre traînant, pas même une lampe audacieuse : uniquement des tables blanches trop propres et des murs nus à faire pâlir un monastère. La désolation s’y fait système : pauvreté d’objet devient indigence intellectuelle. Comme disait Laure elle-même : « Les maisons vides sont les tombeaux du goût »… et il faut bien l’avouer, certains appellent cela épure alors qu’il s’agit simplement d’ennui carrelé.

L’accumulation mélaminée et objets gadget

L’empilement irréfléchi d’objets économiques — dont A part ça se moque allègrement — engendre des panoramas dignes des pires tableaux postmodernes. Please hate these things a recensé un panthéon consternant : guirlandes LED cheap sur poteries discount ; étagères surchargées façon Overblog ; mugs licornes côtoyant horloges vinyle sans saveur. L’ensemble compose une fresque absurde où chaque nouveauté bon marché vient noyer la précédente dans un océan de médiocrité… Un feu d’artifice éteint dès l’achat.

Exemple Emoji
Guirlande LED bon marché sur pots IKEA 👎
Étagère bancale saturée de gadgets 🔥
Mug licorne fluo devant horloge vinyle 👎

« Peut-être est-ce là le secret du mauvais goût contemporain : chaque trouvaille efface la précédente dans une surenchère sans mémoire ni émotion ».

Déco moche ou nouvelle tendance ? Le paradoxe esthétique

Le retour du mauvais goût comme style

Le mauvais goût, naguère proscrit des salons policés, s’avance aujourd’hui sous les projecteurs d’une nouvelle coqueluche : l’esthétique de la provocation savamment orchestrée. Bérénice Big — dont la réputation d’avant-gardiste fatiguée n’est plus à faire — et Turbulences Déco relaient ce frémissement souterrain où le kitsch, assumé jusqu’à l’outrance, se mue en manifeste. Il faut bien l’avouer, le revival du mauvais goût est d’abord une posture : celle qui consiste à s’affranchir des dogmes pour mieux exhiber sa connaissance des codes (fût-ce pour mieux les piétiner).

Attention : cette tendance reste marginale et risquée. Qui se rêve pionnier finit souvent en paria du salon.

Potentiel créatif de la faute de goût

Il serait réducteur — voire mesquin — de limiter la faute de goût à une simple bévue visuelle. Cocon décoration l’analyse avec justesse : l’incongruité suscite l’étonnement, met en branle la créativité dormante. Vie Nomade évoque ces intérieurs où le « trop » devient un laboratoire inespéré pour exhumer de nouveaux langages décoratifs. C’est peut-être là que le design reprend souffle : dans la collision improbable du kitsch et de l’avant-garde.

Trois designers ayant magnifié le mauvais goût :
- Ettore Sottsass : fondateur du groupe Memphis, il érigea la dissonance chromatique en art supérieur.
- Philippe Starck : pastiches et détournements ironiques, toujours à la frontière du tolérable.
- Gaetano Pesce : formes absurdes et matériaux plébéiens pour désacraliser l’objet domestique.

Conseils pour sublimer ses imperfections

Tout n’est pas perdu pour celui qui flirte avec le naufrage visuel. Quelques astuces chèrement acquises permettront peut-être d’éviter la noyade totale :

  • Isoler une faute majeure pour en faire un point focal (et assumer ouvertement son horreur)
  • Détourner un objet ringard en pièce maîtresse — mais jamais deux fois sur le même canapé
  • Oser la couleur improbable à doses homéopathiques plutôt qu’en explosion aveugle
  • Composer une collection décalée, limitée et choisie (pas plus de trois motifs exubérants)
  • Contraster textures et matières, toujours avec un clin d’œil narquois au spectateur involontaire… Peut-être est-ce là toute la grandeur secrète de la déco moche : offenser sans jamais ennuyer.

Penser la laideur comme révélateur

C’est souvent dans l’excès, l’ironie, voire l’imperfection calculée que se logent les plus fines subversions du design. Il faut bien l’avouer : ceux qui feignent d’ignorer le pouvoir corrosif de la laideur contrôlée s’enferment volontiers dans une élégance aussi stérile qu’un salon-témoin. Faut-il rappeler que sur Instagram — ce grand cirque où chaque cliché rivalise d’outrance — les intérieurs volontairement « ratés » font florès auprès d’une jeunesse lassée du minimalisme beigeâtre ? Apartca-blog, lui, jubile à chaque détournement assumé, prouvant qu’une étagère bancale raconte plus que mille vaisseliers suédois parfaitement alignés.

Intérieur décalé mêlant kitsch et vintage, mis en scène comme sur Instagram.

Oser la faute de goût maîtrisée revient à affirmer son libre arbitre contre les diktats du bon goût universel. Voilà sans doute le seul luxe vraiment contemporain…

Osez provoquer l’œil : testez la dissonance décorative chez vous et observez naître des conversations inattendues. La beauté docile n’a jamais surpris personne !
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